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Les intervenants

Christian Andres

Professeur des Universités et Praticien Hospitalier, laboratoire de biochimie et biologie moléculaire, CHRU de Tours, INSERM U1253 équipe neurogénomique et physiopathologie neuronale, université de Tours.

Titre
L'histoire des migrations humaines en Europe au cours des 8000 dernières années : l'apport inattendu de la génétique humaine

Résumé
Les améliorations techniques du séquençage du génome humain ont permis de multiplier les analyses sur de nombreux individus. Ces travaux se sont particulièrement développés en Europe où de nombreux projets ont été réalisés ou sont en cours. Il s'agit d'analyser l'ADN de nombreux sujet vivants actuellement mais aussi, de plus en plus souvent, l'ADN des squelettes retrouvés dans les tombes anciennes.
Il est ainsi possible de reconstituer assez précisément les relations entre les personnes sur de petits groupes (relations familiales) dans des cimetières anciens, ce qui jette un regard nouveau sur les structures sociales de ces périodes reculées, mais aussi de comparer les groupes entre eux et d'en tirer des conclusions sur leurs relations et leurs origines géographiques. Ces travaux, en parallèle avec les approches linguistiques et culturelles ou techniques, dressent un tableau nouveau et beaucoup plus précis des différentes vagues de "colonisation" de l'Europe, depuis la période des chasseurs-cueilleurs du mésolithique jusqu'à nos jours.


Talia Bachir-Loopuyit 

Talia Bachir-Loopuyt (ethnomusicologie, CITERES/ICD)

Les migrations au prisme de la musique

Résumé
La musique est un domaine dans lequel l’expérience des mobilités et de la migration est valorisée – plus valorisée, en tout cas, que dans d’autres domaines de la vie sociale et du monde du travail. De la musique classique au rap en passant par le jazz, la chanson, les musiques traditionnelles, des artistes vont évoquer leurs parcours de migration, voire revendiquer des appartenances multiples voire des identités métisses. Ces créations donnent à voir et entendre des narrations singulières, elles nous aident à mieux comprendre l’expérience migratoire. Mais la musique et plus largement, le sonore sont aussi présents dans les associations de migrants et dans l’espace de différentes communautés, à travers des pratiques beaucoup moins visibles dans les mondes de la musique ou les médias, mais qui sont aussi un révélateur de l’expérience des migrations.  Dans cette intervention, je m’appuierai sur des données collectées dans le cadre d’un projet pédagogique sur les mobilités de musiciens de Touraine et de région Centre (https://dicietdailleurs.univ-tours.fr/) et dans le cadre d’une enquête sur les musiques du Maghreb en France. On verra combien la musique peut éclairer différentes facettes de l'expérience migratoire, aussi bien que de la société française et de sa relation paradoxale à la « diversité culturelle ».

Documents

https://dicietdailleurs.univ-tours.fr/
http://inouiwebdoc.fr/

Biographie
Talia Bachir-Loopuyt est ethnomusicologue, enseignante-chercheuse à l’Université de Tours, actuellement en délégation CNRS à l’Institut ARI (Anthropological Research Institute on Music). Elle a mené des enquêtes en Allemagne et en France sur les festivals de musiques du monde et la valorisation de la diversité culturelle, la musique et les migrations de Turquie, la visibilité du religieux dans l’espace public. En parallèle de ses engagements scientifiques, elle est aussi impliquée de manière active dans des structures à l’interface entre les arts, les sciences et la société : en particulier le CMTRA (Ethnopôle Musique, Interculturalité Territoires) et le festival Haizebegi porté par le CNRS. Ses recherches actuelles portent sur la diffusion des musiques du Maghreb et du Moyen Orient en France

Catherine Barthélémy

Catherine BARTHÉLÉMY est Professeur honoraire à la faculté de médecine de l'université de Tours où elle a assuré les fonctions de vice-doyen Recherche. Chef de service honoraire au CHU de Tours, elle y a dirigé pendant 20 ans le groupe Inserm « Autisme, Imagerie, Cerveau ». Également co-fondatrice de l’Arapi (Association de professionnels et de familles pour la recherche sur l’autisme et la prévention des inadaptations) en 1983 dont elle en a été la présidente ainsi que la vice-présidente durant plusieurs mandats jusqu’en 2019. Elle est depuis 2024 la présidente de l'Académie nationale de médecine.

Hélène Bertheleu

Hélène Bertheleu est sociologue à l’Université de Tours et chercheuse au Laboratoire CNRS 7324 CITERES, équipe CoST. Elle a étudié les relations interethniques et les politiques d’intégration en France et au Canada. Ses travaux portent sur les mobilisations et formes d’engagement « au nom de la mémoire ». Elle s’intéresse également au processus de patrimonialisation des migrations en France, en observant comment les artistes et les acteurs associatifs s’emparent du patrimoine pour mieux rendre visibles et faire reconnaître les migrations. Attentive aux collaborations et alliances entre science et société, elle s’interroge sur la transformation des relations interethniques en France, à la lumière de ces mobilisations mémorielles.


Catherine Boisneau

Enseignante chercheuse en Ecologie aquatique, à CITERES, équipe DATE, Université de Tours

Sujets de recherche : fonctionnement des écosystèmes aquatiques de la plaine alluviale, comprendre l'évolution des populations de deux poissons migrateurs, anguille et alose en lien avec les pressions d'origine anthropiques. Enseignement : Ecologie, zoologie, écologie des espèces et des milieux aquatiques, statistiques.

Titre  et résumé : Les migrations chez les poissons

De très nombreuses espèces animales et végétales se déplacent au cours de leur vie, à des échelles de temps et de vitesse très variables. Chez les animaux, les poissons se déplacent pour assurer diverses fonctions comme l’alimentation ou la reproduction. Certains sont ainsi amenés à passer de l’eau salée à l’eau douce ou inversement, ce qui implique de grandes capacités d’adaptation. Comment se repèrent ils ? Comment savons-nous qu’ils se déplacent ? Comment certaines de ces migrations peuvent-elles être affectées par les activités humaines telles que la construction de barrages, la pollution de l'eau, la destruction des habitats, … ?


Emilie Camiade

Enseignante-chercheuse en bactériologie dans le laboratoire Bactéries et Risque Materno-Foetal de l'Unité Mixte de Recherche Infectiologie et Santé Publique

Titre
La migration chez les bactéries, l’essor de la multirésistance

Résumé
Les bactéries sont capables de migrer d'un environnement à un autre et en profitent pour acquérir des fonctions supplémentaires tels que des mécanismes leur permettant de résister aux antibactériens. Nous verrons ensemble quelques exemples permettant de comprendre le rôle des migrations dans la multirésistance aux antibactériens.

Alexandra Clavé-Mercier,

Anthropologue, maîtresse de conférences à l’UCO Angers, chercheure au Laboratoire CNRS 7324 CITERES, équipe CoST.

Titre
Qui sont les « migrants roms » ?

Résumé
Ceux que l’on appelle « Roms » ou « migrants roms » sont rendus visibles en France par certains types d’habitat (squats, bidonvilles dits « camps ») et certaines pratiques économiques (mendicité). A partir de ces éléments observables et de l’imaginaire qui y est souvent associé, les représentations sociales sur ces migrants d’Europe de l’Est mêlent diverses caractéristiques tantôt jugées négatives et contribuant alors à les stigmatiser, tantôt jugées « exotiques » et contribuant à enfermer les Roms dans une identité misérabiliste, de victime, appelant à la pitié et la commisération. Ils sont ainsi perçus comme nomades, pauvres parmi les pauvres, radicalement différents, vivant en communauté, faisant partie de réseaux organisés, ne voulant pas s’intégrer, immoraux, victimes de trafics, etc. A partir d’une enquête de terrain ethnographique de plusieurs années menée auprès de différentes familles « roms » entre la France, la Bulgarie et la Roumanie, cette communication propose d’aller au-delà de l’imaginaire pour comprendre de l’intérieur qui sont les Roms, les raisons de leur présence en France et leurs manières de vivre, au quotidien, cette expérience de la migration en fonction des logiques qui sont les leurs et des contraintes avec lesquelles ils doivent composer.

Delphine Diaz

Maîtresse de conférences en histoire contemporaine à l'Université de Reims Champagne-Ardenne et membre junior de l'Institut universitaire de France, spécialiste de l'histoire des exils et des réfugiés en Europe.

Titre
Exilés, réfugiés, migrants : de qui parle-t-on ?

Exilés, réfugiés, migrants. Le vocabulaire de la migration contrainte, omniprésent dans le débat politique comme dans le paysage médiatique, a une histoire. Cette conférence veut la mettre en lumière en montrant comment en France, vieux pays d'asile, ces termes ont été utilisés : ils renvoient à des catégories juridiques et à des pratiques administratives, tout en étant attachés à des représentations et des imaginaires qu'il s'agira d'interroger en mobilisant le temps long (du début du XIXe siècle à nos jours).

Joanna Lorilleux

Maitresse de conférences en sciences du langage, EA 4428 Dynadiv, Dynamiques et enjeux de la diversité linguistique et culturelle, Université de Tours

Titre
Maitriser la langue du pays d’accueil, un préalable à l’intégration ?

Résumé
On pense communément que l’apprentissage de la langue du pays d’accueil est une condition sine qua non au processus d’insertion sociale et professionnelle des personnes migrantes, et ce présupposé joue tant au niveau des relations interpersonnelles qu’au niveau des politiques publiques et formatives. Pourtant, questionner cet ordre « acquisition de la langue, puis insertion », permet de penser autrement l’accueil des migrants.

Jean-Luc Mercier

Maitre de Conférences en Biologie du Comportement (Comportement des Insectes Sociaux) à l'IRBI UMR CNRS 7261, Université de Tours

Titre
Les migrations naturelles ou provoquées chez les insectes.
 
Résumé
Qu’ils soient sociaux ou non, certains insectes intègrent dans leur cycle de vie une phase migratoire naturelle qui les amène à se déplacer en groupe selon les saisons et les générations. Ils colonisent alors temporairement le milieu en fonction des ressources dont ils ont besoin pour se développer. Leur impact sur le milieu est lui aussi temporaire. D’autres insectes en revanche, ne sont pas particulièrement destinés à migrer. Leur migration est provoquée par un certain nombre d’événements modifiant les milieux de manière permanente, comme les changements climatiques ou les activités humaines. Introduits volontairement ou non dans un milieu, ils s’y adaptent et finissent par le coloniser de manière permanente et ont des impacts importants sur la biodiversité.
Exemples d’espèces migrant naturellement ? Exemples d’espèces à migration provoquée ?
Quelles sont les principales raisons des migrations provoquées ?
Quels impacts peuvent avoir les migrations sur l'environnement ?

 

Anna Perraudin

Sociologue, Chargée de recherche au CNRS, UMR CITERES 7324, Université de Tours, fellow de l'Institut Migrations

Titre
Réduire les migrations ? Les politiques publiques et leurs effets

Pierrette ROCHVARGER

Ancienne professeure de littérature, spécialiste de FLE, formatrice de formateur.rices, je suis bénévole au groupe local de la Cimade de Tours depuis une dizaine d'années. J'y ai assuré des permanences (accueil pour conseiller des personnes migrantes dans la constitution de leur dossier de demande de titre de séjour) pendant quelques années. Actuellement, je me concentre davantage sur des actions de sensibilisation auprès de lycéens, collégiens, étudiants. En outre, je suis bénévole dans l'association AFCM (association formation accueil migrants) où j'enseigne le FLE à des populations migrantes (réfugié.e.s, demandeur.e.s d'asile, demandeur.e.s de carte de séjour...).

Titre
Un chemin semé d'embûches vers l'"intégration" des personnes migrantes

Résumé
Comment vivre, voire survivre, en France lorsque les administrations refusent de vous accorder un titre de séjour qui vous permettrait de travailler, de vous loger décemment, de commencer à construire des liens et à développer une connaissance du pays d'accueil ? N’oublions pas qu'un individu qu’on appelle de façon générique un « sans papier » doit constamment montrer patte blanche, qu'il n'a pas le droit de travailler, et qu'il vit fréquemment dans la peur d'être  renvoyé dans son pays d'origine...

Alfred Spira

Alfred Spira est professeur honoraire de santé publique et d’épidémiologie à la faculté de médecine de Paris Saclay et membre de l’Académie nationale de médecine. Ancien chef de service à l’Hôpital Bicêtre, il a dirigé l'unité de recherche « Santé publique, épidémiologie, reproduction humaine », puis « Recherches en santé publique » de l'INSERM. Il a créé en 2007 l'Institut pour la recherche la Santé publique (IReSP).

Préserver la bonne santé des migrants

Prendre la décision de quitter son lieu de vie pour « ailleurs » ; le réaliser, surmonter les difficultés d'un voyage le plus souvent compliqué, parfois dangereux ; franchir une multitude d'obstacles physiques, sociaux, administratifs, policiers ; s'adapter à des contextes hostiles et enfin construire une nouvelle vie et s'intégrer dans une autre société, c'est le vécu de millions des personnes qui migrent en dehors de leur pays d'origine. Ces différentes phases du parcours migratoire sont autant d'étapes de sélection qui, en interaction avec l'âge, le sexe, les caractéristiques médicales et génétiques des personnes, leur statut social et économique et leurs capacités d'adaptation, conditionnent leur état de santé, qui est le plus souvent bon à leur arrivée. La préservation de leur « capital » santé, qu'il s'agisse de la santé physique et surtout de la santé mentale, la plus fragile, dépend des réglementations locales, de leur accès au logement, à un statut social, à l'éducation, au travail, à des ressources financières, aux services de santé, ainsi qu'à leurs comportements. Réduire les inégalités auxquelles les migrants sont exposés, c'est préserver leur bonne santé, droit fondamental de toutes et tous.



Anne Taillandier

Anne Taillandier-Schmitt est maîtresse de conférences, habilitée à diriger des recherches en psychologie sociale à l’Université de Tours, membre du laboratoire Psychologie des Ages de la vie et Adaptation (PAVeA). Mes recherches portent principalement sur les déterminants des relations de domination entre les groupes. Je m’intéresse notamment aux relations entre les populations immigrées et les membres des pays d’accueil.

Titre
Des récits pour vivre ensemble

Résumé
L’intégration des personnes immigrées ou que l’on catégorise comme telles dans un pays d’accueil dépend de nombreux facteurs. Il peut s’agir des politiques d’immigration et d’intégration des pays d’accueil, des raisons qui ont motivé la migration, des comportements des populations vivant déjà dans ces pays d’accueil. C’est ce dernier point qui va faire l’objet de cette communication. Comment lutter contre les préjugés et comportements discriminatoires à l’encontre de ces groupes. Comment permettre à des personnes issues de cultures différentes de vivre ensemble sur un même territoire ? Réfléchir à la manière dont les contacts entre groupes peuvent opérer constituent aujourd’hui un enjeu majeur. Nous examinerons en particulier les « narratives » ou récits de vie de ces personnes immigrées et leur influence sur les préjugés. Par quels processus ces récits, quel que soit le medium (roman, bande dessinée, film…), peuvent susciter de l’empathie et prédisposer les personnes à agir de manière plus altruiste ?