Programme du samedi matin 9 novembre 2019
Peurs et plaisirs alimentaires
Si le comportement alimentaire de l’être humain est fondamentalement tiraillé entre néophobie et néophilie, notre rapport à l’alimentation semble aujourd’hui dominé par la peur et l’angoisse. Est-ce vraiment une nouveauté de notre temps ? Et cela doit-il gâcher notre plaisir à manger… et à boire ? Les regards croisés d’une historienne, d’un oenologue, d’un sociologue, d’un philosophe et d’une anthropologue nous aideront à trouver des réponses.
9h | Une histoire des peurs alimentaires
Madeleine Ferrières | Professeur émérite d’histoire moderne, université d’Aix-en-Provence
L’homme a toujours été confronté à ce paradoxe majeur : la nourriture nous fait vivre, mais elle peut aussi nous faire mourir. Les peurs alimentaires, avant Pasteur, ressemblaient-elles aux nôtres ? En quoi nous éloignent-elles, ou au contraire nous rapprochent-elles des sociétés de pénurie d’autrefois ? Présence d'un lecteur vidéo
9h30 | Le goût du vin
Jacques Puisais | Co-fondateur de l’Institut du Goût, créateur des classes du goût, membre de l’INAO
Nous évoquons généralement le goût du vin, mais parler de goût des vins serait plus approprié. En effet, chaque vin possède des propriétés organoleptiques spécifiques, qui varient selon quatre types de mémoire : celle de la terre, du climat, des savoir-faire des hommes et du temps. Le vin est un produit élaboré vivant, qui a une dimension évolutionniste : il est pédagogue et contribue à donner envie de goûter avant d’avaler. Il n’a pas seulement vocation à nourrir, mais bien à alimenter. Présence d'un lecteur vidéo
10h00 | Et si les peurs alimentaires faisaient parfois plaisir ?
Jean-Pierre Corbeau | Professeur émérite de Sociologie de l’Alimentation, université de Tours
Comment la prise de risque liée à l’incorporation d’un aliment jugé dangereux véhicule-t-elle souvent une sensation jubilatoire ? Cela prend des formes multiples : transgression d’un interdit et domination de la peur alimentaire qui procure du plaisir et construit notre singularité (réussite d’un « rituel initiatique », etc.) lorsque le mangeur désire vaincre sa peur ; sentiment réconfortant et plaisant d’inclusion communautaire lorsqu’il s’agit de partager les peurs en « faisant peur » ou en « se faisant peur ». Présence d'un lecteur vidéo
10h30 | Pause
10h45 | Débat avec le public (75 min)
Les conférenciers avec :
Olivier Assouly | Philosophe, Professeur, Institut Français de la Mode
Laurence Ossipow | Anthropologue, Professeure, Haute école de travail social, HES-SO / Genève
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